Creuset Togo

Pour le Droit des enfants

Laisser son enfant aller au Nigéria, c’est le vendre au diable. Non à la traite des enfants dans notre pays

Ce n’est jamais une joie pour nous de nous retrouver en face d’un cas de trafics de mineurs. Car il s’agit souvent d’enfants perdus, d’enfants livrés à eux-mêmes par des parents dont il est difficile de dire s’ils ont réellement une conscience. Mettre au monde un enfant et le laisser à lui-même, à la merci de la rue, reste pour nous une situation  énigmatique.

Ces enfants que vous voyez  (galerie ci-dessous) viennent d’être rapatriés du Nigeria. Certains parmi eux ont déjà passé deux ans dans ce pays. D’autres étaient sur le point de rejoindre ce pays via une localité du Nord Est du Togo lorsqu’ils ont été interceptés suite aux efforts conjugués des services judiciaires de la préfecture de TCHAMBA, de l’ONG Creuset Togo et aussi par  la collaboration salutaire des ressortissants du Togo au Nigéria. Il faut bien le dire, ces compatriotes togolais résidant au Nigéria ont bien pris conscience du désastre que représentait le trafic des enfants.  Une au Nigéria  ces enfants   connaissent une vie de misère, de galères, exposées à tous les maux de la société.

Généralement ils sont « vendus » à des hommes et femmes sans scrupules qui les exploitent à loisir soit dans les plantations, soit sur les sites d’orpaillage clandestins, soit dans les grandes agglomérations pour divers services. Les filles sont parfois utilisées comme domestique ou « objet sexuel » etc.     Ici au Togo, peu connaissent cette triste réalité surtout dans les milieux reculés où sillonnent des trafiquants faisant miroiter un eldorado à nos parents, à nos oncles et tantes. Ceux-ci sur la base de ces promesses mirobolante, finissent leur confier leurs enfants à ces trafiquants.  Une grave erreur  car les conditions de vie de ces enfants une fois au Nigéria n’ont rien à voir avec ce qu’on leur a fait rêver.

Les témoignages de ceux que nous pouvons appeler de rescapés font froids dans le dos.  Ils sont nombreux qui regrettent aujourd’hui d’avoir laissé leur enfant prendre le chemin de l’aventure. Nous le disons très haut et très fort : Laisser son enfant aller au Nigéria c’est le vendre au diable. C’est  très malheureux qu’on se retrouve aujourd’hui en 2016 à parler encore d’Aguegue (signifiant aventure) ou de Nigéria. Il est temps qu’on stoppe ce phénomène dans nos villages. Il faut poursuivre le travail de sensibilisation pour permettre à nos parents de privilégier l’éducation des enfants  tout en leur faisant voir les dangers qui guettent leur progéniture  lorsqu’ils la laissent partir en aventure au Nigeria. L’éducation demeure aujourd’hui la voie royale pour améliorer le sort d’un individu dans la société. Priver l’enfant  de son droit à l’éducation c’est le condamner à rester en marge de la société.

Ainsi nous ne cesserons de le dire, la place d’un enfant c’est à l’école. Même si l’on a tendance à désespérer face au taux de chômage des diplômés, nous pensons que l’école reste avant tout un passage obligé pour tout être sur le chemin de son épanouissement.

Pour l’heure, l’urgence à Creuset Togo avec cette dizaine d’enfants sous les bras c’est d’abord de les aider à retrouver une forme de stabilité qui passera nécessairement par leur insertion familiale.  C’est un engagement, nous devons le faire et nous le feront tant avons toujours de l’énergie.   Ces enfants doivent jouir de leur droit fondamental qui est d’aller à l’école et de choisir librement le chemin qu’ils estiment meilleur pour eux. Plus question de prendre le chemin du Nigéria.

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