Les enfants africains menacés par la pauvreté selon
Les enfants africains risquent de constituer près de la moitié des personnes les plus pauvres du monde d’ici à 2030, si les tendances actuelles ne sont pas inversées, prévient l’Institut de développement d’Outre-mer ODI (Organise de Recherche basé à Londres) Ils représentent actuellement environ un quart des personnes les plus pauvres dans le monde, selon un nouveau rapport de cet institut (par ici pour plus de détails sur ce rapport en Anglais) . Les taux de fécondité élevés et l’inégalité économique sont les principaux défis à relever pour améliorer la situation des enfants africains, indique-t-il.
Ci-dessous un aperçu sur un autre rapport publié en Juin 2016 par l’organisation Save The Children et qui parle de la pauvreté infantile :
La Pauvreté Infantile :
Ses causes et son impact pour les enfants du monde entier.
QU’ENTENDONS-NOUS PAR PAUVRETÉ INFANTILE ET
COMMENT LA MESURONS-NOUS ?
Bien que la pauvreté s’exprime généralement en termes de revenus du ménage, mesurer la pauvreté infantile est une tâche beaucoup plus complexe. Le seuil « d’un dollar par jour » (ou équivalent) est censé fournir un moyen judicieux et facile de comprendre la pauvreté monétaire et représenter le coût d’un panier alimentaire de base (pauvreté extrême), plus d’autres besoins fondamentaux (pauvreté modérée). Cependant, pour les enfants, cette approche suppose que les revenus du ménage soient équitablement répartis, et que la façon dont ils « vivent » la pauvreté puisse être bien comprise dans le cadre de ce paramètre monétaire. Dans les deux cas, ces hypothèses peuvent être mises en doute. Néanmoins, les revenus des ménages faibles et souvent très précaires ont des conséquences très importantes pour les enfants et sont un facteur déterminant de privations multiples vécues à différents stades de l’enfance. (…)
Les enfants vivant dans la pauvreté ne parlent pas nécessairement des aspects monétaires ou multidimensionnels de la pauvreté, qui sont les plus faciles à mesurer directement. Lorsqu’ils parlent de leur vie, ils ont plutôt tendance à mentionner la colère, la frustration, la tristesse et le désespoir qu’ils ressentent, face à la discrimination et à l’exclusion dont ils font souvent l’objet. Ces expériences pourront les amener à abandonner l’école, à perdre des amis, et les exposer à des risques et à des dangers auxquels les enfants de milieux plus aisés sont rarement confrontés. Où qu’ils se trouvent dans le monde et bien que les circonstances dans lesquelles ils vivent soient très différentes, ils ont tendance à partager des expériences très similaires de marginalisation, de stigmatisation, de honte et d’exclusion. Souvent, la discrimination et l’exclusion des personnes qui vivent dans la pauvreté sont présentes dans l’ensemble de la société, jusque dans les institutions mêmes qui devraient aider les enfants dans le besoin, à savoir, l’école et la police.
(…)Les enfants vivent la pauvreté différemment des adultes ; ils ont des besoins changeants et des vulnérabilités spécifiques que les adultes n’ont pas. Quand ils sont très jeunes, ils dépendent entièrement de leurs parents ou des personnes qui leur dispensent des soins pour leur survie et leur bon développement. En grandissant, leur besoin d’éducation est fondamental. Tout au long de l’enfance, ils ont besoin d’être protégés contre des risques et dangers divers et changeants. Quel que soit leur âge, les enfants n’ont ni les capacités ni les possibilités de faire face à la pauvreté et aux privations qu’elle entraîne ou de les combattre.
(…) La pauvreté peut avoir des effets à long terme sur les enfants. La malnutrition et les maladies pendant la petite enfance affectent la croissance physique, le développement cognitif et la capacité de gain professionnel tout au long de la vie. Une éducation inadéquate a des répercussions multiples sur la vie adulte et est associée de façon très marquée à une situation de pauvreté prolongée. Le travail des enfants dans des situations dangereuses et des conditions de vie précaires intensifient les risques de blessures et de handicap. Les mariages précoces, l’immigration illégale, les déplacements et la traite sont autant de dangers pour les enfants et les adolescents, et peuvent causer des dommages durables. Les filles et les garçons qui en sont victimes et qui sont exposés à d’autres effets de la pauvreté sont déjà désavantagés lorsqu’ils entrent dans l’âge adulte. Beaucoup deviennent des adultes pauvres et leurs propres enfants grandissent également dans la pauvreté.
(..)L’évaluation de la pauvreté infantile et les politiques qui cherchent à la résoudre prennent souvent le ménage comme point de départ. Cependant, cette approche risque de ne pas inclure le grand nombre d’enfants qui ne vivent pas au sein d’une famille et qui connaissent souvent les conditions les plus précaires. Les enfants non accompagnés, qui n’ont pas de foyer permanent, sont aussi « invisibles » dans les statistiques officielles. Cela inclut les enfants des rues et les enfants migrants au sein ou hors de leur pays d’origine. Les dangers auxquels sont confrontés les enfants dans ces circonstances sont entre autres : la traite des êtres humains, les mauvais traitements, la criminalité, la violence et la toxicomanie. Les filles non accompagnées en particulier, mais aussi les garçons, courent un très grand risque d’être victimes d’exploitation sexuelle. Les enfants qui vivent dans ces situations ont peu de chances de faire respecter leurs droits fondamentaux, comme le droit à l’éducation, à la sécurité sociale et à la protection.
(…)Combattre la pauvreté infantile est une tâche urgente et essentielle à la réalisation des droits de l’enfant. En 2007, une résolution de l’ONU a établi des liens clairs et explicites entre les droits de l’enfant et la pauvreté infantile, en ces termes : « les enfants victimes de la pauvreté n’ont pas accès à des services de nutrition, d’approvisionnement en eau, d’assainissement et de santé de base, au logement, à l’éducation, à la participation et à la protection et [que], si les graves pénuries de biens et de services sont préjudiciables à tous les êtres humains, ce sont les enfants qu’elles menacent et affectent le plus, les laissant dans l’incapacité de jouir de leurs droits, de réaliser pleinement leur potentiel et de participer en tant que membres à part entière à la vie de la société. »
La pauvreté des enfants diffère de celle des adultes et est le fondement de la pauvreté intergénérationnelle. Pour remédier à la pauvreté des enfants, les politiques et les programmes doivent directement répondre aux besoins, à la situation et aux privations spécifiques que connaissent les enfants qui vivent dans la pauvreté. La croissance de l’économie ou de l’emploi ne sera pas suffisante pour réduire la pauvreté et les privations parmi les enfants, pas plus que les retombées économiques n’ont réussi à réduire les taux de pauvreté et les inégalités économiques au sein des ménages
Réduire et finalement éliminer la pauvreté infantile nécessite une combinaison de services universels de qualité (éducation et santé, eau, logement, services de police, justice, etc.) ; l’inclusion économique et des opportunités d’emploi décent pour les femmes et les hommes ; ainsi que la prestation de services de sécurité sociale pour ceux qui ne peuvent accéder aux opportunités économiques adéquates. Ces conditions sont le plus susceptibles d’être remplies dans des contextes où les gouvernements ainsi que les populations privilégient l’équité et la justice, les droits de l’homme, la bonne gouvernance et la recevabilité. Ainsi, pour réduire davantage la pauvreté infantile, il faudra s’assurer que les enfants défavorisés et leurs familles participent et s’expriment véritablement.
Publié par
Save the Children
Royaume-Uni
savethechildren.org.uk
Lire l’intégralité du rapport ici Pauvreté Infantile/Child Powerty by Save The Children Jun 2016.pdf