Les droits sexuels des adolescents-e-s au cœur des réflexions des leaders traditionnels et religieux de six (06) communautés des préfectures de Sotouboua et Mô
Considérés comme une tragédie sociale, les mariages d’enfants, les viols, les harcèlements sexuels, les relations sexuelles avec mineures constituent pour les enfants et adolescent-e-s un obstacle à la jouissance d’une vie sexuelle saine, responsable et sans risque. Eu égard à cette triste réalité, les leaders traditionnels et religieux des communautés de Tètouda (Adjengré), de Boa (Tittigbé), de Wiyamdè (Kaniamboua) et de (Djoulamègou) Tchébébé dans la préfecture de Sotouboua se sont réunis au tour de la question les 27 et 28 Octobre 2022. Cependant les réunions avec ceux de Folo (Kagnigbara) et de Koui (Saïboudè) dans la préfecture de Mô se poursuivent les 03 et 04 Novembre 2022 autour du même sujet. Pour le compte de la préfecture de Sotouboua, ils étaient 78 participants à répondre présents dont 25 femmes.
Partie de la définition des notions et des types de violences, les leaders engagés du projet appuyés par les facilitateurs de zone ont mis l’accent sur les violences sexuelles et sexistes. Ils ont dans le même ordre d’idées explicité la notion de droit sexuel tout en menant des discussions autour de ces droits reconnus sur le plan international. L’objectif de ces réunions étant de faire prendre conscience aux leaders traditionnels et religieux des conséquences fâcheuses liées croyances et normes sociales préjudiciables à ces droits sexuels sur les enfants et jeunes, les échanges ont été menées dans ce sens permettant d’identifier quelques normes comme soubassement des violences surtout sexuelles. Les participants ont dans la foulé des discussions pris des engagements et proposé des stratégies pour venir à bout à ces croyances et normes sociales préjudiciables et par ricochet créer un environnement favorable à l’épanouissement de tous les enfants surtout les filles.
Il faut souligner que ces actions sont rendues opérationnelles grâce au projet « Renforcement de la société civile pour la lutte contre les violences de genre au Togo », financé par Plan Suède à travers l’Agence Suédoise de Développement International-ASDI et exécuté dans les préfectures de Sotouboua et Mô par l’ONG CREUSET-TOGO.
« Je tiens à féliciter cette initiative de discussion autour des droits sexuels qui n’est pas contraire à nos enseignements religieux. Nous en parlons sauf que les gens ne mettent pas en pratique nos paroles. J’ai commencé déjà à faire des tournées dans certaines communautés surtout musulmane pour dire non au mariage d’enfants et à la déscolarisation des filles. Selon moi la dénonciation après les sensibilisations doivent être de rigueur avec l’application ferme de la loi pour décourager les auteurs des violences sexuelles sur nos filles» a laissé entendre l’Imam central d’Adjengré au cours de la réunion.