Les enfants dits sorciers, un phénomène toujours d’actualité dans notre pays
Visage sombre et meurtri par les travaux champêtres, en pleine année scolaire, ces 5 enfants de la droite vers la gauche ne sont pas inscrits à l’école du village. De nationalité togolaise (les 3 premiers à gauche et béninoise les 2 derniers vers la droite), ces enfants ont été confiés à un charlatan guérisseur pour des cérémonies d’exorcismes. Ils sont accusés de sorcellerie dans leurs différentes communautés. Et pourtant on sait que l’enfant est incapable de se défendre devant les adultes. Quel enfant peut il prouver à des adultes que ces accusations portées sur lui sont fausses et sans fondement ? N’est ce pas là une forme d’ abus des adultes sur l’enfant ? N’est-ce pas là une forme de torture psychologique infligé à ces enfants ?Malheureusement c’est ce qui se passe dans nos communautés. Ces mineurs accusés de sorcellerie ont un horizon incertain et avenir hypothéqué. Quels citoyens de demain voulons nous formé à travers ces traitements ?
Sirka (nom imaginé) 11 ans, en tricot rouge, au milieu du groupe des enfants s’exprime :
» Je m’appel Sirka. Ma mère est allée à Aguégué (ce qui signifie aller en aventure au Nigéria). Je ne connais pas mon père. J’étais chez la sœur de ma mère (tante) à Bago (milieu réputé en trafic des enfants à 85 Km de la ville de Tchamba dans la région centrale). On ne me donne pas à manger. Même quand on m’amène au champ, la nourriture n’est pas beaucoup (il ne mange pas à sa faim). Donc je dors au marché. Je transporte les colis des femmes et elle me donne l’argent un peu un peu. Il y a une vielle dans le village qui me donne la nourriture. Un jour on a dit qu’elle est sorcière. Et on dit que c’est elle et moi, on sort les nuits pour « manger » les gens. On dit qu’on (lui le mineur et la vielle) a tué 3 personnes dans le village. On m’a amené dans l’autre village (dans un village voisin) chez un charlatan. Il a dit que je suis sorcier (le charlatan à confirmer que je suis sorcier). … »
Pour délivrer le petit Sirka, le charlatan propose aux parents de le garder. La suite c’est ce que vous pouvez vous même imaginé. Dans un village où la survit tient essentiellement à la pratique de l’agriculture…
C’est une histoire émouvante que nous racontent ces mineurs qui se sont retrouvés dans un endroit dont ils ignorent tous. Loin de leur cellule familiale, ils sont à la merci de ce charlatan qui prétend les délivrer de leur sorcellerie. Malheureusement, on constate que dans bien de cas, ces prétendues délivrances sont en fait des subterfuges pour le gourou d’exploiter, de maltraiter et de torturer ces enfants. Les parents une fois qu’ils confient les enfants aux guérisseurs ne se soucient plus du sort qui est réservé à leurs rejetons. Souvent c’est comme s’ils se sont débarrassés de leurs enfants, pauvreté aidant.
Les actions des organisations humanitaires comme Creuset Togo s’inscrivent dans cette dynamique qui consiste à faire comprendre aussi bien au parents qu’aux guérisseurs et charlatan que l’enfant, le mineur, est un être fragile qui mérite d’être protégé. Et qu’il existe d’ailleurs un ensemble de texte qui protège l’enfant et donc il convient de commencer par le faire c’est à dire respecter ces textes. En évitant d’abandonner les enfants à n’importe qui pour n’importe quel prétexte. En évitant d’envoyer les enfants aux champs alors que les autres sont à l’école du village. En évitant d’exploiter l’enfant en l’envoyant dans la rue vendre ou quémander.
La pauvreté dans nos milieux est frappant. L’action conjuguée de l’Etat et des ONG permettront dans les années d’avoir un tableau plus meilleur. En entendant l’ONG Creuset Togo remercie ces partenaires Locaux l’Ambassade des USA, l’Ambassade d’Allemagne et ses partenaires internationaux pour avoir accepter de l’accompagner dans ces actions sur cette problématique liée à la sorcellerie qui touche de plus en plus les mineurs. Les émissions radiophoniques, les rencontres avec les autorités locales les chefs traditionnels permette d’espérer un avenir radieux pour nos enfants sur qui repose notre Nation de demain. N’attendons pas que l’arbre deviennent grand pour le redresser, faisons le lorsqu’il est encore jeune.