Que cherches-tu dans ma maison, Je punis mon enfant, quel est ton problème ?
Malgré les mesures nationales prises pour protéger les enfants et malgré les séances de sensibilisation menées par les acteurs de la protection de l’enfance, des cas de violence persistante sont encore observés. Aujourd’hui, nous souhaitons partager avec vous le cas d’un enfant de 8 ans, élève en CP1, vivant avec sa mère biologique, qui est victime de sévères violences physiques de la part de celle-ci.
Les faits se sont déroulés quelque part dans la zone d’intervention de CREUSET TOGO. Tout a commencé lorsqu’un passant a remarqué un enfant en détresse dans une concession non clôturée. Intrigué, il s’est approché et a découvert que l’enfant n’était pas seul, mais que sa mère était également présente à côté de lui. Il semblait évident que la mère ne réagissait pas à l’état critique de son enfant et qu’elle était elle-même responsable des sévices infligés à son propre enfant.
En cherchant à comprendre les raisons derrière de tels actes, le passant a été choqué par les propos de la mère : »Tu cherches quoi dans ma maison, je corrige mon enfant, quel est ton problème ?’‘. Malgré ces propos choquants et menaçants, le passant a eu le courage d’agir et a littéralement arraché l’enfant des mains de sa mère.
Son premier réflexe a été de contacter une organisation de protection de l’enfance. Sans chercher longtemps, il tombe sur CREUSET TOGO. Des actions sont immédiatement diligentées pour venir au secours de l’enfant le petit. Accueilli dans les locaux de l’organisation , l’enfant nécessitait présentait un corps couvert de sang. Il fallait donc des sois approprié. Ce qui fut rapidement fait. Il a été conduit à l’hôpital par les membres de CREUSET TOGO. Par la suite, guidés par le passant ayant secouru l’enfant, nous nous sommes sont rendus au domicile de la mère en question.
Mais, comme si de rien n’était, sans chercher à savoir où était son enfant depuis des heures, cette femme est partie pour vaquer à ses occupations, tout simplement. Impensable mais vrai. Après avoir interrogé quelques voisins on parvient à retrouver le lieu de travail de la dame, un commerce.
En fait avant la réintégration de l’enfant, CREUSET TOGO devait procéder à un travail pour d’abord comprendre d’abord les motifs (ce qui ne veut pas dire les excuser) et sensibiliser l’auteur et s’assurer que l’enfant ne va plus subir les mêmes choses.
Mais là encore, au lieu de regretter ses actes, la femme commence continuer par tenir des propos irresponsables teintés de menaces directes. Malgré tout ce que nous avons pu dire pour l’amener à la raison elle persistait dans ses errements. Pour éviter que le problème prenne une allure indésirable, la bonne volonté et l’agent de CREUSET quittèrent les lieux pour déclencher le processus judiciaire contre cette mère.
Il convient de noter que la législation togolaise est de plus en plus sévère en matière de violence envers les enfants, avec de nombreuses lois adoptées pour protéger les enfants, ce qui a entraîné des changements positifs sur le terrain. Au poste de police c’est avec sévérité que, les officiers ont traité le dossier. La mère a rapidement été convoquée pour être entendue en notre présence et devant le témoin. À la lumière des faits et de son comportement, elle a été placée en garde à vue sur instruction du procureur de la République. Un procès-verbal a été établi et elle a été présentée au procureur après 48 heures de garde à vue.
Au bureau du procureur, la loi lui a été présentée et par ailleurs expliquée sous toutes ses formes, soulignant que même en tant que parent, elle n’avait pas le droit d’agir de la sorte envers son enfant. Elle a été ensuite relâchée sous caution, avec l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour encadrer et éduquer son enfant. CREUSET TOGO assurera le suivi pour s’assurer que la mère respecte ses engagements verbaux. Son dossier a été transféré au juge des enfants pour des mesures de protection plus appropriées.
En examinant les facteurs qui ont conduit cette mère à commettre ces actes de violence contre son enfant, il est clair que l’absence d’implication du père depuis la naissance de l’enfant l’a laissé seul à la charge de sa mère. Cette dernière, pour concilier ses responsabilités parentales avec son travail, a confié l’enfant à ses propres parents, mais ces derniers, en raison de leur âge avancé, ne pouvaient pas bien s’en occuper. Contrainte de récupérer son enfant, sa présence sur son lieu de travail devenait problématique, la contraignant à travailler tard dans la nuit tout en s’occupant de l’enfant. Quel avenir pour cet enfant ? Nous sommes tous interpellés devant nos responsabilités parentales et sociétales.
David BOUMONGUE
Membre CREUSET TOGO